La socialisation des travailleurs :
La survie de toute société humaine dépend de la production des éléments nécessaires à la vie et de la reproduction de la force de travail elle-même.
Le système du travail en usine établi au XIXe siècle, socialisa la production mais laissa intactes les autres fonctions de la famille.
Cependant il apparut que cette socialisation de la production n’était que le prélude à celle de la reproduction elle-même, la fonction d’élever les enfants étant assumée par des parents considérés responsables, non devant la famille, mais devant l’état, l’industrie privée ou leurs propres codes de morale professionnelle.
Avec l’avènement progressif et la diffusion de la culture de masse, l’industrie de la publicité, les mass média, les services d’aide sociale et de santé et autres institutions d’éducation de masse se sont peu à peu emparés d’un grand nombre des fonctions de socialisation exercées traditionnellement par la famille, tandis qu’ils plaçaient les autres sous la direction de la science et de la technologie moderne.
Les changements dans les domaines sociaux, politiques et industriels, ont forcé l’école à prendre des responsabilités naguère dévolues à la famille. Alors qu’elle avait auparavant pour tâche principale l’enseignement des éléments de la connaissance, l’école doit maintenant se charger aussi de la formation sociale, physique et mentale de l’enfant.
Certains experts déplorent que : « Le mal souvent irréparable que les parents les mieux intentionnés peuvent infliger à leur progéniture » ils ajoutent : « le seul moyen pratique et efficace d’accroître la santé mentale d’une nation est l’école. Les foyers sont trop inaccessibles »
Edwin L. EARP écrivait : « Quel que soit le pays, si l’on apprend aux hommes dès leur enfance à se considérer comme membres d’une certaine classe, alors il sera impossible d’éviter les affrontements sociaux, une haine et une lutte entre les classes … ! »
« Les racines les plus profondes ne se trouvent pas dans les erreurs des parents, mais dans les attitudes culturelles qu’ils transmettent ».
Le docteur Buch écrit : « Il est devenu à la mode dans tout le monde de la psychiatrie et de la psychologie et pas seulement dans leurs rapports immédiats avec la façon dont on élève les enfants, de parler en termes dramatiques et absolus des effets écrasants de l’autorité et de la tradition. On se trouve incapable de reconnaître les aspects essentiellement valides et stabilisants des manières de faire traditionnelles et de les différencier des pratiques nuisibles, démodées et trop restreignantes ; en conséquence, les parents sont désorientés et démoralisés et les enfants en ont sévèrement pâti ».
Au lieu de guider l’enfant, la génération d’avant pour essayer de suivre les jeunes, de garder le contact et de pénétrer leur jargon incompréhensible, va jusqu’à imiter leur comportement et leurs manières de s’habiller dans l’espoir de préserver une apparence et une allure jeune !
Sources : La culture du Narcissisme de Christopher Lasch